En route pour Paris au volant d’une voiture volée, Michel Poiccard, petit voyou sans valeur, abat un policier qui tentait de le verbaliser. Il prend la fuite et gagne la capitale, où il rejoint Patricia, une étudiante américaine qui vend des journaux sur les Champs-Élysées. En cavale, Michel cherche à séduire la jeune femme, qui tente de lui résister, et prépare son départ pour l’Italie, où il espère échapper à la police.
Par son goût pour l’improvisation, sa grammaire expérimentale et sa caméra portée à l’épaule à travers les rues de Paris, le premier long métrage de Jean-Luc Godard a fait souffler un vent de modernité sur le cinéma européen des années 1960. Bardé de références aux films hollywoodiens, qu’il cite pour mieux les détourner, ce film au récit minimaliste fait imploser les codes narratifs du cinéma classique. Plus de 60 ans après sa sortie, le rythme insolent et le mouvement de liberté qui traversent À bout de souffle, film emblématique de la Nouvelle Vague, éblouissent toujours autant.
Vincent Annen (CEC, UNIL)